« Le RP sans nom [...] »

Shelly avait passé une nuit très ordinaire, sans rêve ou cauchemar. Ou alors ils étaient trop banals pour qu'elle s'en rappelle... Shelly constata qu'elle était la seule déjà réveillée. Elle s'habilla en vitesse, se coiffa et, sans bruit, elle descendit des escaliers et sans jeter un regard dans la salle commune des Serpentard, elle alla dans la Grande Salle qui était déjà remplie. Shelly remarqua cependant que seuls les garçons de Serpentard étaient déjà debout. Elle mangea rapidement puis remonta pour chercher son sac et ses affaires. Elle décida de rester dans la salle commune, car elle avait du temps. Les filles de Serpentard se réveillèrent enfin, saluèrent Shelly avant de descendre à la Grande Salle. Quand elles remontèrent, elles parlèrent toutes, sauf Shelly qui restait isolée. Il était déjà 8h quand elle redescendit de la salle commune.
Elle alla en direction des cachots. Les Serdaigle travaillaient avec eux ; d'habitude, c'était les Gryffondor. Mais un peu de changement ne ferait pas de mal.
Mrs Greenswith alla chercher les élèves qui s'installèrent dans toute la classe. Shelly alla au fond de la classe, toute seule. Elle espérait que personne ne viendrait la voir ; pourtant, une Serdaigle s'installa à côté d'elle, sans demander si elle pouvait rester ici.
La fille était blonde, tout comme elle, avec des yeux bleus. Elle portait une robe de sorcier qu'elle n'avait jamais vu ; elle était d'une couleur marron, et avait de la dentelle blanche avec des noeuds de la même couleur qui était sur les côtés. Shelly se demanda pourquoi les profs accepte qu'elle porte ce genre de robe à la place de la robe de sorcier de sa maison. La Serpentard se concentra sur le cours ; c'était son préféré, même si elle n'aimait pas vraiment le professeur...
« Allez, aujourd'hui vous allez faire un travail à deux. Vous allez travailler avec le ou la camarade à côté de vous. D'accord ? Alors, aujourd'hui nous allons apprendre à faire le Lonéat, c'est une potion qui permet de guérir les blessures. » dit Mrs Greenswith.
Shelly savait déjà à quoi servait la potion Lonéat. Elle regarda le professeur.
"Je vais vous donner des ingrédients et un livre, et vous essaierai de le faire !
- Madame, comment on saura si c'est bon ou pas ?
- Nous avons des rats blessés, nous essaierons donc sur eux. Allez, au travail !"

Shelly trouvait que c'était "méchant" de la part d'un professeur de laisser les élèves faire leurs potions sans explication ou autre choses de ce genre là...
"Comment t'appelles-tu ?" Demanda une voix.
Shelly faillit sursauter. Elle tourna la tête et vit la Serdaigle, sa voisine de table.
"Euh... Je suis Shelly Stevens. Et... Toi ?" Répondit la Serpentard de sa voix aiguë et froide.
La Serdaigle fut surprise en entendant la voix, elle n'avait pas dû s'y attendre ; il faut dire que les filles de 13 ans, en général, ça ne parle pas comme ça.

Shelly commença à faire sa potion d'une main délicate, tout en étant attentive aux paroles de sa voisine.
La potion était simple à faire, en tout cas, pour elle. Elle maniait tout comme si elle avait fait ça depuis sa naissance, et elle était plutôt rapide pour faire des potions. Puis elle attendit un peu, mais la potion n'était toujours pas finie. Elle regarda sa voisine en attendant vraiment une réponse.

Shelly regarda la Serdaigle approcher sa chaise, pour continuer la potion sûrement. Elle avait oublié la question, elle en était sûre... *Peut-être que l'intelligence est le symbole de Serdaigle, mais la mémoire, c'est loin de l'être...* Pensa-t-elle, ironique.
Sa voisine de table allait continuer la potion mais elle reposa les mains sur ses cuisses et répondit enfin :
« Oh, désolée. Je m'appelle Jane Farlens. »
Shelly était un peu agacée. Mais elle fit un faible sourire, si faible ce pendant qu'elle se demanda si Jane l'avait vu.
Elle la regarda continuer la potion. Elle aussi était habile ; mais quand on savait comment faire une potion c'était simple... Quand elle jeta un coup d'oeil dans la classe, les résultats étaient assez bien, il n'y en avait qu'une seule qui était plus que médiocre, ça devait être de mauvais élèves.
Tout en continuant sa potion, Jane se remit à parler :
« Tu as l'habitude de faire des potions ? Je t'ai vu comment tu l'as commencée, vraiment tu as ça dans le sang ! »
Cette fois-ci, son sourire fut plus visible. C'était la première fois qu'on lui faisait un compliment, si on ne comptait pas Mrs. Greenswith qui ne pouvait pas s'empêcher de crier avec joie quand elle montrait la potion de Shelly et elle rajoutait toujours 10 points à Serpentard quand sa potion était très bonne, c'est-à-dire toujours, mais Mrs Greenswith était un peu trop enthousiaste au goût de Shelly...
Jane finit par regarder le livre. Il était encore fermé. Alors la Serdaigle l'ouvrit et feuilleta le livre, jusqu'à trouver la bonne page. Shelly lut les instructions ; tout ce qu'elles avaient fait était juste. Elle sentit une entière satisfaction en elle, même si ce n'était pas la première fois qu'elle réussissait une potion.
Puis Shelly remarqua qu'elles n'avaient pas de chaudron. C'était malin...
« On a besoin de mettre la potion en ébullition, mais si on a pas de chaudron, ça ne va pas le faire... » Entendit-elle murmurer Jane.
Celle-ci leva aussitôt la main et Mrs Greenswith courut vers elles, si vite qu'elle se prit la table et haleta légèrement... Shelly leva les yeux au ciel et, par chance, la professeur ne l'avait pas remarqué.
« Qu'il y a-t-il Miss Farlens ? Demanda rapidement Mrs Greenswith, le souffle court.
- Nous avons besoin d'un chaudron pour faire la potion. » Répondit Jane, ne perdant pas son calme.
La professeure leva les bras, on ne savait pas pourquoi, tout en marmonnant. Shelly la regarda, les yeux ronds, puis Mrs Greenswith alla chercher un chaudron grisâtre, assez poussiéreux et du bois.
« Allez maintenant, installez ça ! » Dit-elle d'une voix sèche, mais légèrement tremblante, Shelly ne sut pourquoi.
Elle regarda la Serdaigle installer le chaudron et le bois et dit :
« Si tu veux allumer, à toi l'honneur. »
Shelly regarda Jane, marmonna un "merci" et s'approcha du chaudron.
« Elle nous as pas donné le meilleur chaudron, on a eu droit à celui qui date d'un siècle... Et puis, on n'a pas besoin de bois pour allumer un feu, on a ce qui s'appelle de la "magie"... » Dit-elle, un peu moqueuse.
Elle retira le bois, mit (avec quelques efforts) un socle en métal pour ne pas endommager le bureau, et avec sa baguette qu'elle agita, murmura une formule qui fit jaillir du feu sous le chaudron. Elle regarda Jane, puis dit :
« Voilà, c'est fait. Versons la potion... »
Elle prit le gros flacon dans lequel il y avait la potion et la versa doucement dans le chaudron. Elle mélangea énergiquement, toujours tout en douceur quand même, le liquide puis parla :
« Continues la potion si tu veux. Toi aussi t'es douée, beaucoup plus que certains... » Dit-elle en regardant le chaudron qui contenait la potion boueuse et un peu pâteuse qui avait été faite par les mauvais élèves.
Elle ne put s'empêcher de rire. Ca faisait peut-être preuve d'arrogance, mais quand même... Ils avaient déjà vu cette potion et ils ne savaient toujours pas la faire...